WALLACE David Foster – Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas

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Description

Titre original « A supposedly fun ting i’ll never do again »

Traduit de l’américain par Julie et Jean-René ETIENNE

Extraits

1/   Nonobstant la quadrature voyeuriste du cercle existentiel, il n’est pas douteux que si les Américains regardent autant la télévision, c’est tout simplement et d’abord parce que ça les amuse. Pour ma part, si je regarde c’est pour m’amuser, le plus souvent. Et dans 51% des cas je m’amuse effectivement. Ce qui ne veut pas dire que je ne prends pas la télé au sérieux. Le danger principal de la télévision pour les écrivains américains – vous verrez, c’est l’une des grandes thèses de cet assai – est le suivant : nous ne prenons pas assez au sérieux son rôle de dissémination et de définition de l’atmosphère culturelle que nous respirons et travaillons, et bon nombre d’entre nous sommes trop aveuglés par le bombardement cathodique pour y voir autre chose que ce qu’y voyait ce bras cassé de Mark Fowler, président de la FCC en 1981, sous Reagan : « Un appareil électroménager comme un autre, un grille-pain avec des images. »

   Pas de doute, la télévision est un plaisir, et il peut sembler étrange qu’une part si considérable du plaisir qu’y trouve ma génération consiste à la tourner en dérision. Mais n’oublions pas que les jeunes Américains ont grandi non seulement avec la télé mais aussi avec le mépris de celle-ci. Et franchement, on s’amuse bien à s’en moquer cyniquement : ah, le « public présent sur le plateau » des sitcoms, dont les rires sont toujours, comme par hasard, de même hauteur et de même durée que La Famille Pierrafeu où les déplacements sont représentés en faisant défiler quatre fois de suite le même arbre, la même pierre et la même maison tout minables… Quand une June Allyson ratatinée apparaît à l’écran pour vanter les mérites de protections urinaires et déclare « Si vous avez un problème d’incontinence, vous n’êtes pas seul… », c’est amusant de siffler et de crier « Hé, June, regarde autour de toi ! »

 

2/   Et pour les critiques romantiques ou du début du XXe siècle, l’interprétation textuelle reposait sur cette figure contestée. Pour Wordsworth, le texte apparaît au critique comme la matérialisation créative du moi profond de l’auteur. I. A. Richards, plus clinique, considérait la critique comme une tentative de mettre le doigt sur l’ » état mental pertinent » du créateur, et rien de plus. Les deux écoles admettaient comme axiome l’idée d’un auteur réel, entité que la plupart des critiques disent tenir du Léviathan de Hobbes, où l’auteur réel est décrit comme l’individu qui, premièrement, endosse la responsabilité d’un texte et, deuxièmement, « possède » ce texte, c’est-à-dire conserve le droit d’en déterminer le sens. C’est précisément cette définition que Barthes s’est employé à réfuter en 68, en arguant contre le premier critère qu’un écrivain n’était pas capable d’établir les conséquences de son texte au point d’en être vraiment tenu pour responsable (on n’a pas traîné Salinger devant les tribunaux pour complicité dans l’assassinat de John Lennon), et contre le second que l’écrivain n’était pas le propriétaire du texte au sens hobbesien, puisque en réalité ce sont les lecteurs critiques qui décident et donc déterminent ce qu’un texte veut dire.

 

3/   Résumé

   Sur des sujets aussi divers que la télévision, le tennis, la foire de l’Etat d’Illinois, David Lynch, la théorie de la littérature postmoderne ou les croisières de luxe en mer des Caraïbes, sept textes alternant descriptions minutieuses, analyses psychologiques et humour délirant… Foisonnant, éclectique, tout le talent de David Foster Wallace !

   L’auteur : Né en 1962 dans l’Illinois, nouvelliste, auteur d’essais et d’un roman épique devenu culte, Infinite Jest (tous parus ou à paraître au Diable vauvert), D.F Wallace s’est suicidé le 12 septembre 2008. Don DeLillo, Zadie Smith ou Jonathan Franzen ont salué l’un des écrivains les plus influents de son temps.

   « Un tour d’horizon des divertissements américains, grisant et souvent hilarant… » Entertainment Weekly

   « Essayiste, nouvelliste, humoriste, ce surdoué nous montre ici l’éventail complet de son talent. Et son aptitude étonnante à capter l’esprit délirant de son époque. Il était temps qu’il soit traduit. » Florence Noiville, Le Monde

 

Descriptif

Editions Au Diable Vauvert année 2009 ISBN 9782846260893, Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos légèrement marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché grand format de 13,3x20 cm, 558 pages

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